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Cuba 2002 : Un carnet de voyage de Jean-Paul Arnoul
vendredi 10 janvier 2003, par Chris

Carnet de plongée de Cuba (JPG)

Vendredi 27 décembre 2002 : Rendez-vous 8h à Orly pour le vol Corsair 865. Je laisse sa fiche touristique au comptoir Nouvelles Frontières. Tout le monde enregistre ses bagages : aucun problème de poids- même Danièle ! Vol sans histoires dans le 747. Film « L’âge de glace » pour nous mettre dans l’ambiance des tropiques sans doute, suivi de « Men in Black II » pour réviser la faune alien des profondeurs. J’ouvre le cahier de palanquées que m’a préparé Catherine pour travailler mon rôle de directeur de plongée. Je constate que le niveau 2 d’Eric n’est pas validé car il lui manque la théorie. Cela me fait un troisième niveau 1 non prévu, et cela ne m’arrange pas au niveau encadrement. Pour rattraper le coup, nous nous attaquons tous les deux à une session de révisions en vue de faire un examen sur place. Pendant ce temps, nous survolons quelques atolls des Bahamas, puis Porto Rico et Haïti. Neuf heures de vol plus tard (soit 14h15 locale) atterrissage à Santiago de Cuba, contrôle des passeports et des fiches touristiques. Cela dure plusieurs minutes par personne avec interrogatoire en espagnol : Es la primera vez que viene a Cuba ? Solo, Occupation ? etc.

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Récupération des bagages et passage de la douane sans problèmes. Béatriz, la correspondante de NF est là pour nous accueillir avec 2 bus, direction l’Hôtel Brisas Sierra Mar à 50 km de Santiago de Cuba. Traversée des faubourgs, passage sur le front de mer avant d’attaquer la route de la côte : sur la droite, la montagne verdoyante, sur la gauche, la mer des Caraïbes bleue. Végétation exotique, vaches type buffles avec une bosse, et véhicules des années 50. Par endroits, la route se transforme en piste, ce qui manque un peu de confort. L’arrivée à l’hôtel contraste avec la campagne pauvre que nous avons traversé : un jardin soigné de plantes tropicales, mais aussi des cochons qui traversent la route en guise de comité d’accueil. Arrivés à notre chambre, la clé - une carte magnétique - n’ouvre pas la porte. Nous demandons à la femme de ménage de nous ouvrir, mais la chambre n’est pas prête. Nous attendrons 1 heure coincés tous les deux sur le balcon, tout collants de sueur avant de pouvoir prendre une douche et nous changer. Décidément ça commence mal ! Nous retrouvons plus tard le groupe au bar près de la piscine : situation habituelle pour un groupe de plongeurs ! Un premier cocktail au rhum local est bien apprécié ; et même plusieurs pour certains, car tout est gratuit - formule « all inclusive ». Ensuite dîner au restaurant de l’hôtel, et au lit car la journée a été longue. Malheureusement, ce n’est pas si simple, car notre carte magnétique ne fonctionne toujours pas malgré la vérification faite à l’accueil. Nous retournons râler - en espagnol - et exiger que quelqu’un vienne nous ouvrir. Au lieu de cela, on nous propose de changer de chambre : pas question après la journée que nous avons passé, de remballer tous les bagages pour déménager à cette heure-ci. Finalement, le gardien de nuit nous accompagne et nous ouvre avec son passe - « la tarjeta maestra » pour les hispanophones. Il nous assure qu’un technicien viendra résoudre le problème de serrure demain matin. En attendant, nous utiliserons la porte du balcon, car il se trouve que notre chambre est au rez-de-chaussée, juste devant la plage.

Samedi 28 décembre : premières plongées Rendez-vous ce matin à la chambre 122 où se trouve le bureau du club de plongée. L’écriteau sur la porte dit : « wilkommen, welcome, bienvenue » dans cet ordre. Par contre à l’intérieur, ça parle espagnol. On me dit que « el jefe » Carlos est encore au « desayuno ». Carlos finit par arriver et nous nous présentons, car lui parle bien français, mais il est le seul. Répartition des 16 plongeurs en 2 groupes de 2 palanquées pour les rotations des 2 bateaux : groupe I : plongée à 9h30 et 13h30, groupe II : plongée à 11h30 et 15h30. La bonne nouvelles pour les 3 encadrants de la sortie, c’est que chaque groupe, quel que soit son niveau est guidé - sinon encadré - par un des moniteurs du club : Ernesto, Edgar ou Carlos lui même. C’est la plongée pantoufles comme le dit Daniel. Par sécurité, je fais tout de même des palanquées, et les deux niveau 1 seront encadrés systématiquement par l’un d’entre nous. Nous nous équipons dans l’herbe au bord de la plage, car le local du club est en travaux. Les 2 bateaux viennent beacher et charger blocs et plongeurs, le tout avec un minimum d’effort et de contraintes : ça se présente bien. Le matin donc, plongée de réadaptation à « El Paraïso » pour tester le lestage et faire l’appel du matériel. Eau bleue et relativement calme malgré le vent qui a soufflé dans la nuit. Il n’y a pas vraiment de lagon, malgré la présence d’un récif où l’on voit les vagues déferler au loin. Plongée un peu merdique pour Eric M, qui n’ayant pas pris assez de plomb n’arrive pas à descendre. De plus, sa bouteille est mal fixée sur sa stab. Avec Ernesto, nous réglons le problème en surface, puis pour la descente, je tire Eric vers le bas en dégonflant mes poumons, ceci avec d’autant plus de mal qu’il me manque moi même 1 ou 2 kg : les blocs 12 litres courts sont assez légers et j’ai également sous-estimé le lestage. Finalement ça se passe bien dans les 20 mètres. Tout, à part un beau placage de masque d’Eric, qui dans la panique de la descente a dû oublier de souffler dans son super masque panoramique tout neuf. Résultat au retour, il arbore deux magnifiques coquards et le blanc des yeux rouges. Ca va être dur pour lui de draguer les cubaines ! L’après midi, tous les problèmes techniques étant résolus, nous pouvons bien profiter de la plongée malgré une eau un peu laiteuse. La luminosité est malgré tout très bonne et cela manque juste un peu de couleur. Très bon comportement des niveaux 1, Katie et Jeremy : stabilisation parfaite, consommation d’air remarquablement faible, surtout pour Jérémy. Plongée donc sur le site « Las gorgonas » à 22 mètres pendant 45 minutes : beaucoup de faune fixée - dont des gorgones et éponges gigantesques - des poissons de récif en quantité modeste - par rapport à la mer rouge - mais pas de gros bestiaux. Le soir, j’organise un briefing au bar de la piscine pour expliquer le programme de la semaine, et l’organisation des plongées. Chacun à l’air satisfait de son sort, un cocktail à la main.

Dimanche 29 décembre : plongée dérivante Mer un peu plus agitée suite au vent de la nuit qui sifflait dans les couloirs de l’hôtel. Pendant que ces dames non plongeuses vont à l’aqua-gym, puis enchaînent avec une randonnée à pied dans le village voisin, les plongeurs sont à nouveau d’attaque pour de nouvelles aventures. (JPG) Plongée le matin sur le site « la Pared ». Un tombant, ou plutôt une succession de vallées et de pâtés qui descend à perte de vue vers les 50 ou 60 mètres. Après une pointe à 30 mètres, nous nous stabilisons à 25 mètres pour la sécurité des niveau 1. Tout le monde est maintenant au point, et de plus l’eau est bien plus limpide qu’hier. Paramètres : 30 mètres, 38 minutes. Déjeuner au grill sur la plage pour gagner du temps et pour changer de cadre. Le bâtiment est sympa - un « faré » type polynésien - et tout à coté se trouve un jardin botanique avec des orchidées et autres épiphytes, et un peu plus loin un potager pour alimenter le restaurant dit « écologique ». L’après-midi, plongée dérivante à « El Paraïso n° 2 » : nous nous déplaçons de pâté en pâté sur un ou deux kilomètres sans pratiquement donner un coup de palme entre 18 et 22 mètres. Une très belle plongée, remontée au bout de 50 minutes de spectacle. Vu quelques gros bestiaux : carangues, barracudas. Une raie léopard a même été vue par Philippe. En surface, le bateau est très loin, en nous essayons en vain de l’appeler à grands coups de sifflet, car le vent porte le son à l’opposé. Pédro le pilote, finit tout de même par repérer nos bras qui s’agitent en faisant de grands signes. Le soir, nous avons réservé une table au restaurant « El Sabor » pour y déguster tous ensemble de la langouste, un must à Cuba. Les plats se font un peu attendre, mais nous avons droit à la sérénade des musiciens - guitares, maracas - typiques.

Lundi 30 décembre : plein les yeux Dominique, Alain et Janine ont prévu une excursion à Santiago de Cuba pour la journée, pendant que les plongeurs se préparent. Nous commençons à récupérer du décalage horaire, et sommes plus en forme ce matin. Plongée du matin sur « El Mazé » qu’on nous présente comme étant un des plus beau site du coin quand l’eau est claire. Effectivement, nous ne sommes pas déçus. C’est un émerveillement de récifs avec énormément de faune fixée, - gorgones, éponges etc. - mais aussi beaucoup de poissons en pleine eau : barracudas bancs de balistes bleu nuit avec un filet blanc sur les nageoires, quelques carangues, mais aussi des poissons de récif : perroquets, chirurgiens, papillons, ange « reina ». Bref, nous en avons plein les yeux pendant 42 minutes jusqu’à 29 mètres dans une eau très claire, et une visibilité extraordinaire ; impossible de se perdre, car on voit au moins à 50 mètres. (JPG) Nous y retournons l’après-midi, car on pourrait y plonger deux fois par jour sans se lasser. Sur le bateau, je discute avec un canadien, Milo, qui fabrique et vend les « scuba bells » dont sont équipés nos guides et dont la femme, Nina, fait de la photo avec un matériel pas possible. Le résultat vaut le détour. Le soir au bord de la piscine, ils me montrent leur press book, et il y a de belles choses à voir. Pour les canadiens, on n’est qu’à 3 heures de vol, et c’est la 27ième fois qu’ils viennent plonger à Cuba. Pendant l’apéro, je fais passer la théorie niveau 2 à Eric, et le soir, dîner en musique live : salsa, mambo, etc.

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Mardi 31 décembre : le Cristobal Colon Dernier jour de l’année 2002 Ce matin, rendez-vous à 7 heures au bureau 122 pour rassembler le matériel et les plongeurs en vue de la plongée épave. Tous le monde est d’attaque, sauf Pierre qui est un peu fiévreux. Philippe et Hélène qui étaient mal fichus hier soir, sont tout de même partants ce matin. Nous préparons les sacs et les blocs près du local, et allons prendre un petit déjeuner au resto. Les artisans, qui vendent des sculptures locales en bois, des objets en cuir, des bijoux divers, etc. sont déjà là. Nous avons faim le matin - avec le décalage horaire qui se fait encore un peu sentir - et dévorons œufs brouillés, jambon grillé, pain perdu, churros avec un café - ou un thé - et un jus d’oranges pressées par une machine géniale. A 8 heures nous sommes tous réunis pour prendre le bus qui doit nous conduire à environ 1 heure de route vers l’ouest pour une plongée sur l’épave du Cristobal Colon, bateau coulé il y a 104 ans lors de la guerre américano-hispano-cubaine. Les 30 minutes cubaines étant écoulées, arrive un bus poussif et fumant dans lequel nous chargeons sacs et blocs entre les sièges et dans le couloir. La route est un peu longue et en mauvais état. Nous traversons différents villages de la côte, dont Guama. Enfin, le bus s’engage dans un chemin de pierre qui va vers la plage à travers les branchages. Equipement des plongeurs sous les arbres parmi les moutons locaux bruns et au poil court. Le temps s’est couvert, et la houle fait déferler des rouleaux sur une plage de galets. La mise à l’eau du bord est très sportive, mais une fois passé la barre et descendu à 3 ou 4 mètres, c’est le calme, et on voit déjà les premières ferrailles du Cristobal Colon. Descente dans une eau étonnamment claire vu l’état de la mer. L’épave est très concrétionnée et couverte de gorgones, et autres alcyons. Nous longeons la coque sur tribord, et descendons jusqu’à l’étrave sur un fond de 27 mètres, et découvrons la proue en contre-jour sur fond bleu et couverte de gorgones. Nous laissons la chaîne d’ancre, qui nous entraînerait 37 mètres plus bas, pour remonter sur babord en entrant à l’intérieur : on y découvre un tas de ferrailles en tous sens, des douilles d’obus d’un beau calibre, une mitrailleuse encore sur son affût, un beau canon, le tout sur fond de murènes, langouste, poissons de récif. vers des éléments de superstructures - probablement des tourelles - qui se sont détachés de la coque. Au retour, nous croisons Hélène et Sam qui ont perdu leur palanquée dans le chaos de la mise à l’eau, et qui nous accompagnent vers l’arrière du bateau, et donc vers la côte. Edgar a fixé une bouée avec un bout pour récupérer le bloc de Danièle et lui faciliter le retour à terre. La mise à l’eau avait été déjà sportive, mais ce n’était rien à coté de la bérézina du retour à terre qui s’en suivi. Les corps des plongeurs sont roulés dans les galets dans un désordre indescriptible et quelques tubas, masques et autres accessoires sont perdus dans la bataille. Finalement, tout le monde arrive à peu près en bon état, si l’on néglige quelque bleus. Pour clore le tableau, un grain tropical nous accueille fort à propos pour rincer le matériel ! Le retour en bus se fait dans la bonne humeur, d’autant que le rhum circule, et quelques chansons à boire résonnent au fond du véhicule, en français, et aussi en espagnol, car les guides ne sont pas les derniers à participer. Arrivés à l’hôtel, le temps de se changer et de ranger le matériel, nous réussissons à manger un morceau avant la fermeture du restaurant, afin de nous remettre de nos émotions après cette plongée très sportive. L’après-midi, d’une part, vu la météo - temps gris et vent violent - et d’autre part, vu le taux moyen de rhum dans le sang des plongeurs, nous décidons de faire relâche et de nous préparer au réveillon de ce soir. Autour de la piscine et de la scène, les préparatifs de la fête occupent une grande quantité de personnel. Les tables sont disposées dehors, avec buffets, décorations etc. Pourvu qu’il n’y ait pas un autre grain cette nuit ! Dominique et moi, préparons avec les serveuses une table pour 19 à gauche de la scène et en bonne place : ce sera plus sympa que d’être par petites tables de 4 personnes. Vers 20 heures, nous nous retrouvons tous pour le dîner en musique. Les buffets garnis sont impressionnants. Nous vidons quelques bouteilles de champagne - du cava espagnol - pour nous mettre en train. Tout l’hôtel est présent, y compris les membres du personnel qui ne sont pas de service, à table avec leur famille, et c’est très sympathique. Un peu plus tard, commence le show du réveillon, avec spectacle de danses locales, prestidigitateur, cracheur de feu, des filles de plus en plus dévêtues, le tout très bien organisé, très professionnel et présenté en 4 langues espagnol, anglais, français et allemand. Au décompte des 12 coups de minuit, les filles debout sur les tables nous arrosent de champagne, et c’est le délire général, qui se termine par une invasion de la scène par tous pour danser la salsa ou autre danse locale endiablée. Un réveillon sous les tropiques inoubliable. On ne se couche pas trop tard tout de même, car il y a plongée demain matin à 10 heures pour les rescapés. (JPG)

Mercredi 1er Janvier 2003 : la nouvelle année Le temps s’est bien dégagé dans la nuit et le soleil brille ce matin. Tout le monde ou presque - moins 2 - est au rendez-vous pour plonger, c’est dire le sérieux des membres du club. L’horaire est cependant décalé vers 10h - 10h30 - la demi-heure cubaine- pour cause de lendemain de réveillon. Nous ne ferons qu’une seule rotation, et les 2 bateaux sont chargés chacun de 7 plongeurs. (JPG) Plongée sur le site du « Récif ». Tout de même, être sur un bateau de plongée au soleil un premier janvier c’est quelque chose ! On sent tout de même le contrecoup de la nuit, car nos guides ratent le site, et nous nous retrouvons à faire du palmage à 30 mètres au dessus d’un fond à 40 pendant 10 minutes. Bon exercice de stabilisation, mais pour une explo, ce n’est pas terrible, coté consommation d’air et saturation en azote. Nous arrivons tout de même sur le pâté, mais la visibilité n’est pas très bonne. Je repère tout de même un couple d’anges royaux - ici, on dit « reina », n’en déplaise à Fidel - superbes, bien qu’un peu farouches dans le faisceau de la lampe. L’après midi, deux rotations : la première à 13h30, car il y a un départ pour une visite à Santiago de Cuba « por la noche » vers 16 heures. Le second groupe est réduit à 3 plongeurs : Alain, Bébert et moi. Nous embarquons vers 15 heures direction « El Mazé » avec Carlos pour une troisième plongée sur ce site que nous avons bien apprécié. Le sale temps d’hier et le vent ont creusé la houle et troublé l’eau, mais la plongée est tout de même magnifique : un banc de barracuda en pleine eau - une famille d’une dizaine d’individus - une belle araignée - qui nous valu le spectacle d’un bagarre mémorable avec Carlos essayant de la sortir de son trou - des balistes, un passage superbe entre deux murs de gorgones jaunes, bref, une bonne dernière plongée pour conclure ce séjour. (JPG)

Au retour, je négocie avec Carlos pour que les 10 plongées prévues demain matin soient comptées dans le forfait, car je considère qu’elles nous sont dues sur la semaine. Il voulait nous les faire payer en supplément, sûrement pour garnir un peu plus en devises les caisses de Fidel. Le soir, dîner à 6 au restaurant habituel. Les musiciens viennent au bout de la table nous chanter « Coucourroucoucou Paloma, no llores » un peu triste, mais très joli.

Jeudi 2 janvier : la Gran Piedra Rendez-vous dans le hall ce matin pour sept d’entre nous en vue d’une excursion à la « Gran Piedra ». Nous croisons les noctambules qui ont visité Santiago by night hier soir, et vont plonger encore une fois. Un heure de route environ jusqu’à Santiago, un peu monotone, la région étant très peu habitée. Nous descendons quelques personnes sur la place de la cathédrale et continuons notre route vers l’est, direction le parc national de Baconao, site classé par l’UNESCO comme réserve écologique mondiale. Nous faisons une première halte dans un jardin botanique d’altitude - environ 1000 m - installé sur le site d’une ancienne maison française. Les variétés tropicales - anthurium, oiseaux de paradis, etc.- y sont cultivées avec d’autres fleurs de chez nous comme rosiers et dahlias. Nous goûtons des limes, - citrons très sucrés et très doux - par contre, il n’y a pas de fruits sur les avocatiers et manguiers car ce n’est pas la saison. La température est très agréable et fraîche à cette altitude, autour de 20 °C. Un peu plus loin, visite d’une ancienne plantation de café avec ses séchoirs autour d’une maison coloniale construite sur des fondations de forteresse, et les maisons pour les esclaves. Le musée installé normalement dans la pièce principale de la maison est en cours de restauration et relégué en bas dans une réserve. Arrêt au restaurant buvette, passage obligé vers l’escalier de 450 marches annoncées qui mène jusqu’à la « Gran Piedra ». En fait, il s’agit plutôt d’un sentier de montagne ombragé sous la végétation tropicale, et finalement une ballade très agréable. La dernière échelle de fer qui mène au sommet du caillou - pardon, du monolithe - est juste un peu impressionnant. Chantal, qui s’en faisait une montagne - c’est le cas de le dire - de cette ascension arrive en haut en pleine forme. Des paysans installés là nous vendent des fruits, et des objets artisanaux en bois. Au sommet, la vue est splendide, et malgré un léger voile atmosphérique, on voit la baie de Santiago, la piste de l’aéroport et surtout les montagnes environnantes que nous dominons. Nous passons ainsi 15 minutes à 1220 mètres d’altitude, ce qui nous change de la plongée. (JPG) De retour à l’hôtel, nous partons Dominique, Alain et moi rendre visite au village d’à coté que Dominique avait repéré lors d’une randonnée précédente. Le sac à dos est rempli de bonbons, cahiers, savonnettes et autres cadeaux pour la population qui manque de tout. Là, nous arrivons vraiment sur une autre planète, et le contraste entre la vie à l’hôtel et la misère du village est choquant. Nous sommes reçus gentiment et avec le sourire par toute une famille dont un homme à cheval. La femme nous propose aimablement de nous asseoir à leur place sur 2 chaises dont le cuir est percé. Dominique commence à discuter en espagnol avec la mère, et avec les enfants qui deviennent de plus en plus nombreux, alors que nous sortons un sac de bonbons. Nous distribuons ensuite quelques savonnettes pour les femmes, des cahiers et stylos pour les enfants, des échantillons de parfums pour les jeunes filles. Alain va jusqu’à donner sa casquette et une paire de tennis aux hommes présents autour du cavalier. Je profite de la scène pour faire quelques photos. Un peu plus loin, nous croisons une jeune maman - guère plus de 20 ans - avec sa fille de 23 jours, née prématurément à 7 mois. Le bébé est minuscule (2,5 kg) mais a l’air en bonne santé et est très bien vêtu : il porte même de petits chaussons de coton blanc tricoté. La maman est très jolie, mais a l’air très fatigué, et a les yeux creux. Dominique pouponne un peu pendant que je photographie la scène. Au retour, la première des femmes que nous avons rencontrées nous confie une lettre écrite sur une page de cahier d’écolier pour que nous la postions en France pour une amie de Wasquehal qui est passé au village auparavant. Nous entrons visiter sa cabane meublée très simplement d’une table, d’un lit, la télévision en noir et blanc et quelques objets d’usage quotidien. Je lui propose de la prendre en photo avec son fils pour lui envoyer en retour. Nous devons quitter le village et ses habitants car il se fait tard, et nous avons rendez-vous pour passer la soirée avec le club de plongée. Nous avons passé avec les gens du village un moment magique et inoubliable de gentillesse. J’espère que nous leur avons apporté un peu d’espoir. Nous ne leur avons donné que quelques bricoles, mais eux nous ont apporté beaucoup d’émotion. Nous passons à la chambre pour passer les maillots de bains en vue de la soirée sur le catamaran organisée par le club de plongée. Je récupère les dollars de chacun en tant que trésorier, car nous devons encore cotiser un peu pour la caisse de Fidel. Transit jusqu’au catamaran depuis le ponton avec un des boston du club. L’embarquement se fait sans problème, même pour Chantal qui n’a pas le pied marin. Nous appareillons en direction du soleil couchant après une petite réparation de la commande de gaz du moteur. Il y a une houle longue assez haute, mais pas de vent. Nous irons donc au moteur. Le soleil descend doucement sur l’horizon derrière un groupe de nuages qui paraissent s’embraser. Pas de rayon vert ce soir lorsque le disque solaire disparaît derrière l’horizon. Retour au mouillage à une encablure du club de plongée. Carlos et son équipe retournent à terre chercher le cochon grillé, les salades, le pain et quelques douceurs pour le dessert. Pendant ce temps, nous buvons une petite bière sur le pont, et une démonstration de salsa et autres mambo locaux s’organise spontanément. Katie est déchaînée, mais Sam est pas mal non plus. Les jeunes commencent à délirer et bon nombre de corps se retrouvent à l’eau. La nuit est maintenant totale, juste les lumières de l’hôtel au loin sur la côte, et une petite loupiote sur le bateau. Le bain dans l’eau tiède et noire est un vrai plaisir, et aussi la vision au dessus d’un ciel étoilé inoubliable, un ciel comme on ne peut plus voir sous nos latitudes du fait de la pollution lumineuse, et aussi atmosphérique. De retour sur le pont, distribution de punch local (orange, goyave, glace, et ... rhum !) Carlos porte un toast aux plongeurs français qu’il a trouvé bien organisés et bien entraînés. Il faut dire que tous les niveaux de plongeurs ont fait les mêmes plongées, dont quelques descentes autour de 35 mètres pour les deux niveau 1 et le tout frais niveau 2, qui n’ont posé aucun problème : ils ont parfaitement assuré au cours de cette sortie. Il faut dire que les conditions idéales pour la plongée, tant au niveau matériel que météo ont facilité les choses. Nous félicitons à notre tour l’équipe des guides du club par un banc bourguignon très exotique pour la région. Le rhum aidant, l’ambiance est assez chaude sur le pont malgré un petit vent frais qui se lève. Chantal qui commence à souffrir du mal de mer doit être rapatriée à terre. Dommage, mais elle a pu tout de même bien profiter de la ballade au soleil couchant. Carlos découpe et distribue le cochon et malgré 3 tournées, il en reste encore sur les os. La salade et le cochon sont servis avec une sauce faite avec le jus de cuisson, des oignons, du Tabasco, de l’ail, et un peu de vinaigre. C’est original et délicieux. Comme dessert, différents biscuits et gâteaux locaux nous sont servis. Le retour à terre se fait dans la nuit noire, car le ponton n’est pas balisé. Les lumières de l’hôtel nous permettent tout de même de nous repérer. Nous regagnons nos chambre pour y passer une dernière nuit, en vue des préparatifs du départ demain midi. Nous avons tous passé une très bonne soirée, et terminons notre séjour à Cuba d’une façon originale et très sympathique.

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Vendredi 3 janvier : le retour Je ne sais pas si je dois reprendre le stylo après cette journée de voyage, car la suite de l’histoire fut une galère pas possible pour notre retour, que j’hésite à relater dans ces lignes., En effet, tout s’était si bien passé jusque là, et c’est dommage de terminer par une fausse note ; en fait ce fut même tout un concert de fausses notes, que j’essaierai de vous raconter plus tard sur un ton humoristique, quand j’aurai pris un peu de recul. A suivre donc...... Jean-Paul ARNOUL, MF1 n° 3553

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